1- Notre action :
depuis 1989, nous montrons à l'Administration, grâce
notamment aux recours devant les tribunaux administratifs, que
les actes qu'elle commet (retrait de postes, fermeture d'écoles)
sont illégaux et plus encore illégitimes. De temps
en temps, nous essayons de dialoguer avec le ministère.
Nous ne sommes entendus que rarement (circulaire
sur l'avenir du système éducatif en milieu rural
isolé, qui n'est pas appliquée ou presque faute
de volonté politique).
En clair, les gouvernements successifs, pour des motifs budgétaires,
prennent des décisions illégales et les juges leurs
font annuler ces actes. Depuis que nous sommes retournés
au Tribunal administratif (après avoir constaté
que "notre" circulaire n'était pas appliquée)
fin 1999 et après une quinzaine de recours, nous n'avons
jamais perdu. Cependant le constat est sévère et
faute de volonté politique forte, ce n'est pas notre action
qui inversera la tendance : nous sommes passés de 19 000
écoles à classe unique en 1960 à 7322 en
2002.
2- Notre but final :
ne plus exister en tant qu'association de défense : obtenir
que les dirigeants quels qu'ils soient, reconnaissent que les
enfants et les citoyens en milieu rural (comme ailleurs) ont le
droit à des services publics de proximité et de
qualité. L'un n'étant pas incompatible de l'autre,
si l'on y met les moyens nécessaires. En clair, que l'administration
renonce à économiser sur les services publics et
surtout sur celui de l'école.
Nous nous sommes dirigés vers le maintien et le renforcement des écoles rurales, mais notre action est bien évidemment solidaire de toutes les associations qui se battent pour le maintien et le renforcement de l'ensemble des services publics.
Concrétement, la volonté de fermeture des petits services publics ruraux est directement liée au fait que l'état cherche à freiner ses dépenses et qu'un des moyens d'y arriver est de fermer les petits services publics de proximité et de regrouper les structures en augmentant leur taille (écoles, postes, gares, perception, hôpitaux, etc.). Cela s'appelle l'économie d'échelle (voir le supermarché par rapport au marché ou au petit magasin).
Le problème c'est qu'il n'y a pas de limite à l'économie d'échelle et on pourrait bientôt n'avoir qu'un hôpital, une poste, une gare et une école par département (on exagère à peine).
L'économie réalisée est à court terme et uniquement pour l'Education Nationale. Par contre, les communes et les départements voient leurs charges augmenter d'autant. L'administration ne tient pas non plus compte des autres coûts induits, pas toujours facile à chiffrer, il est vrai :
- coûts liées aux transports : danger, stress, fatigue, pollution, temps passé dans les trajets, etc. ;
- coûts liées à la concentration des personnes : violence, insécurité, mal-être, stress, tension, maladie, etc.
(le ministère reconnaît par ailleurs, du bout des lèvres, que les écoles à plus de 150 élèves ont de moins bons résultats. Il a décidé d'aider les conseils généraux qui cassent les collèges à plus de 1000 élèves pour construire des collèges 600 maxi [c'est encore trop: si vous connaissez des collèges 150, vous savez que c'est le maximum pour que l'éducation ne soit pas l'usine]), etc. Cependant, le Conseil de l'Evaluation dit de son coté "la taille des classes et des structures est sans influence sur les résultats des élèves". Ce qui est faux évidemment.) ;
- coûts liées à la désertification des petits villages : perte de lien social, dévitalisation, budget restreint pour des coûts d'entretien constants, etc.
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