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Dès 89, les médias nous montrent que la volonté
de supprimer les petites écoles et de les regrouper,
fait partie d'un plan national. Le ministre de l'Education de
l'époque (Jospin) met en place une expérimentation
de regroupements sur plusieurs départements dit "pilotes"
et demande à son chargé de mission (Mauger) de
faire un rapport montrant l'intéret des regroupements.
Celui-ci s'éxécute et l'Education Nationale commence
leur mise en place en allant jusqu'à donner des postes
d'instituteur supplémentaires ou aider à la création
de médiathèques, de piscine, etc., pour convaincre
les maires réticents. Les associations des Hautes-Alpes,
de la Creuse, de l'Aveyron, de la Dordogne, de la Drôme
et de la Mayenne se retrouvent pour manifester devant le ministère
et nous échangeons nos expériences. Une rencontre
avec un conseiller technique ne donne rien officiellement. Nous
continuons nos manifestations chacun dans notre coin. A partir de 1994, la fédération que nous avions
construite, est très sollicitée par des universitaires
et des instituteurs issus de la pédagogie FREINET. Elle
s'oriente presque uniquement vers la promotion d'une pédagogie
dite nouvelle, délaissant le côté aménagement
du territoire si cher à nos yeux. Faute de pouvoir influer
sur cette dérive, les associations du 04, 05, 06,12, 26,
42, la quitte ainsi que l'Association Nationale des Élus
de la Montagne. (ANEM) Nous participons pendant près d'un an, depuis janvier 98, à la mission école rurale voulue par la ministre et présidée par Monsieur Jean-Claude LEBOSSE. La circulaire sur "l'avenir du système éducatif en milieu rural isolé" qui en découle et qui reprend en fait 90% de nos propositions, nous laisse un temps espérer que les temps ont changé et que le ministère va stopper les fermetures de petites écoles rurales. Il n'en est rien et après un an de soit-disant application, les inspecteurs les ferment de plus belle. L'article 7 du décret 99-895 du 20 octobre 1999, modifie les conditions de fermeture des services publics et les circulaires du 07 juillet 2000 mettent fin au moratoire Balladur qui interdisait (même si ce n'était pas toujours respecté) la fermeture de tout service public dans les agglomérations de moins de 2000 habitants. Depuis les I.A ont amplifié les mesures de fermeture des petites écoles et collèges ruraux. Les études d'impact sont baclées et ne tiennent pas compte des conséquences économiques et sociales, qu'auront ces fermetures, sur le développement des villages concernés. Nous avons essayé de faire comprendre notre point de vue en discutant à de nombreuses reprises avec les gens de l'administration centrale, malheureusement sans vraiment réussir à les convaincre juqu'à présent. Le décret 2004-374 du 29 avril 2004 du gouvernement supprime le décret de 82-389 du 10 mai 1982 et donc l'obligation d'établir une étude d'impact avant de fermer un service public. Cela permettra d'accélérer les fermetures d'écoles, mais aussi de tous les autres services publics. La nouvelle loi de décentralisation d'août 2004 permet la mise en place d'école EPCI qui échapperont au pouvoir des maires et faciliteront les fermetures * Françoise OEUVRARD, DEP 1990 : "les petits établissements scolaires", Rapport FERIER-VANDROORDE : "réseau scolaire en milieu rural", DEP 93 "performances des petites écoles : le cas des écoles à classe unique", IREDU/CNRS : "rapport d'activité 95". DEP 95, Éducation et Formation n° 43 "spécial système éducatif en milieu rural",P. CHAMPOLLION, directeur adjoint de l'IUFM de Grenoble. |
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